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Au cours des vingt dernières années, Dan Snaith, plus connu sous le nom de Caribou, a abordé son œuvre comme une vitrine d’influences variées, un innovateur de la scène musicale qui navigue entre l’électronica indépendante, la psychédélie envoûtante, des hymnes teintés de disco et des touches d’expérimentation. Son répertoire, tissé de compositions mémorables et émouvantes, s’étend à des performances orientées vers le groupe qui capturent l’essence de l’expérience en club, rassemblant un public authentique et intergénérationnel. Dans cette phase actuelle, l’artiste s’oriente vers des morceaux festifs et raffinés, écartant les contemplatifs avec une sensibilité pop délicate.
Lorsque CLASH arrive à The Waiting Room à Stoke Newington pour sa résidence surprise à Londres, une file d’attente serpente déjà autour du coin. L’atmosphère est intime, selon ses standards, et nous sommes accueillis par des spectateurs enthousiastes qui ont décroché le précieux sésame de la soirée.
Ce soir-là, Snaith incarne son parcours, transformant le lieu de 120 places avec une présence scénique indéniable. Après avoir récemment affiché complet au Roundhouse de Camden, cet espace présente de nouveaux défis pour le multi-instrumentiste, désormais à une distance raisonnable de son public. En prenant place devant, Snaith observe son environnement alors qu’un groupe de quatre musiciens se prépare, déclenchant la nostalgie des années 80 avec le morceau ‘Volume’. Réactif et polyvalent, le groupe alterne entre rythmes et équipements, construisant leur performance avec une précision progressive.
En se tournant vers le groove festif de ‘Climbing’, le groupe introduit habilement des morceaux inédits, insufflant vie et mouvement avec des refrains percutants qui rappellent l’album introspectif de 2020, ‘Suddenly’. Ainsi, la setlist permet de juxtaposer les différentes œuvres de Caribou, prenant un moment pour revisiter l’aspect plus sombre et percussif de son cinquième album studio, ‘Swims’. La longévité de cet album est affirmée par l’accueil chaleureux réservé à des titres comme ‘Odessa’ ou ‘Bowls’, permettant au groupe d’adopter une approche plus fluide et ludique avec leurs instruments.
À mesure qu’ils avancent, le groupe transforme chaque morceau en une nouvelle énergie, se dirigeant vers l’euphorie synthétique ensoleillée de ‘Ravi’, un partenaire complémentaire aux notes douces-amères de ‘Come Find Me’ et ‘Only You’ de cette année. Au cœur de la performance se trouve ‘Sun’, un moment fort où le groupe parvient à construire et relâcher la tension, créant un instant de communion avec le public qui culmine en un crescendo industriel.
La seconde moitié de la setlist oscille entre les sonorités grand public de ‘Honey’, découvrant de nouveaux moments d’unité parmi un large éventail de fêtards. Dans ce contexte, le rapide et dynamique ‘Broke My Heart’ remplit son rôle, tout comme l’interlude impromptu de ‘Hackney Parrot’, ou les lignes de basse tonitruantes du morceau éponyme de l’album.
En clôturant avec le marquant ‘Can’t Do Without You’, Dan Snaith dévoile son dernier travail avec une urgence palpable de se connecter avec son public. En distillant les éléments bruts de la musique dansante tout en préservant l’attrait irrésistible d’un hit pop, Caribou est propulsé par les possibilités de son art, et le public l’applaudit pour cela. Et si cela ne suffisait pas, le masque géant distribué aux fans à l’entrée fera certainement l’affaire.
Caribou sortira son nouvel album ‘Honey’ le 4 octobre.