« L’eau est large » est une chanson écossaise ancienne, d’abord publiée par Cecil Sharp, un collecteur de chansons folkloriques anglais, dans sa compilation de 1906 intitulée Chansons folkloriques du Somerset. Cette mélodie a gagné en popularité aux États-Unis après que Pete Seeger en ait enregistré une version durant le renouveau folk des années 1950. De nombreux artistes, tels que Joan Baez, Eva Cassidy et James Taylor, ont également réalisé des interprétations remarquables de cette œuvre.
J’ai longtemps intégré « L’eau est large » dans mon répertoire solo de fingerstyle, généralement en accordage drop D ou DADGAD. Cependant, pour cette interprétation, j’ai souhaité explorer une approche différente en optant pour l’accordage Orkney (de la note la plus basse à la plus haute : C G D G C D), où les cordes 1 et 5 sont abaissées d’un ton par rapport à l’accordage standard, la corde 6 est abaissée de deux tons, et la corde 2 est élevée d’un demi-ton.
Mon objectif était de créer une version à la fois simple et contemporaine, tout en préservant l’harmonie fondamentale de l’original, qui est déjà une chanson complète et magnifique. L’arrangement est en do majeur, et la seconde corde, qui est la tonique, produit un son résonnant agréable. J’exploite autant que possible les autres cordes à vide pour tirer parti des riches résonances offertes par l’accordage Orkney, facilitant ainsi les transitions entre les phrases.
Pour ajouter une touche de couleur harmonique, j’introduis parfois un G#/Ab. Dans les mesures 2, 4 et ailleurs, cette note forme un accord de triade augmentée de do (C E G#), mais lorsqu’elle est jouée avec la note F, elle crée un accord de triade mineure de fa (F Ab C). Avec G et F, elle fonctionne comme la neuvième diminuée, suggérant un accord G7b9 (G B D F Ab). À mon oreille, ces petites nuances enrichissent la profondeur de la chanson.
J’espère que vous prendrez autant de plaisir à jouer cette version que j’en ai eu à la créer.