Divers
Le spectacle dans les tribunes du Court Philippe-Chatrier à Roland Garros était illuminé par des bannières vermillon, ajoutant une lueur à l’air déjà orangé émanant de la terre battue rouge.
Ces drapeaux chinois, des centaines, flottaient en soutien enthousiaste à Qinwen Zheng, âgée de 21 ans, qui allait bientôt remporter la médaille d’or en battant la Croate Donna Vekic avec un score de 6-2, 6-3 lors de la finale du simple dames.
Allongée sur le sol, les yeux tournés vers le ciel et les poings levés dans la brume parisienne, l’ampleur de sa victoire semblait s’imposer : Zheng venait de réaliser un exploit historique qui dépassait largement le cadre du stade et du moment. C’était la première médaille d’or olympique de la Chine dans ce sport, et Zheng n’avait jamais caché que les Jeux Olympiques revêtaient pour elle une importance égale, voire supérieure, à celle d’un Grand Chelem.
« En Chine, nous croyons toujours que l’honneur du pays prime sur le succès personnel », a-t-elle déclaré lors d’une rencontre matinale au Nike Athlete House, discrètement situé entre le Stade de France et le Centre Aquatique dans la région de Saint-Denis à Paris, le jour suivant sa victoire. « J’ai abordé [les Jeux] différemment : l’émotion, le combat, l’état d’esprit : c’était différent de tous les autres tournois auxquels j’ai participé. »
Née en 2002 à Shiyan, en Chine, Zheng a commencé à jouer au tennis à l’âge de sept ans. À huit ans, elle a déménagé à Wuhan, sans ses parents, pour bénéficier d’un meilleur encadrement. Depuis son adolescence, elle admire profondément et s’inspire d’athlètes chinois tels que la star du tennis Li Na et le coureur Liu Xiang, qui a remporté l’or aux Jeux d’Athènes en 2004.
« C’était vraiment difficile », se remémore Zheng en repensant à ces débuts. « Ma mère venait me rendre visite le week-end. Quand elle partait, je m’accrochais à sa jambe en pleurant. Lorsqu’elle n’était pas là, je tenais toujours sa veste. Cela a duré jusqu’à mes 13 ans. Après 13 ans, ma mère a décidé de quitter son emploi pour venir vivre avec moi à plein temps, juste pour que je puisse mieux grandir et être mieux entourée. Après cela, c’est devenu plus facile. Et nous avons déménagé en Europe quand j’avais 17 ans. »