Le jeu Black Myth: Wukong est l’un des titres les plus attendus de ces dernières années, suscitant un engouement considérable depuis sa présentation en 2020. Après plusieurs années de développement, il sera enfin disponible dans quelques jours, le 20 août 2024. J’ai eu la chance de plonger dans cet épique inspiré du « Voyage en Occident » et de partager mon expérience dans cette critique de Black Myth: Wukong.
Un Voyage Éprouvant, Un Héros Élu
Black Myth: Wukong débute par une séquence d’ouverture explosive qui lance l’histoire du jeu sur les chapeaux de roues. Nous faisons la connaissance de notre protagoniste principal, le Destiné, qui a pour mission divine de récupérer des Reliques d’une grande puissance.
Son périple l’emmène à travers des paysages à couper le souffle, des grottes sombres et des déserts, où il rencontre des compagnons et affronte des créatures mythologiques chinoises redoutables appelées Yaoguai. Chaque biome visité est vivant, avec des designs soignés et des sons ambiants allant des chants d’oiseaux aux flammes crépitantes.
Bien que vous soyez familier avec le roman « Voyage en Occident », l’intrigue vous réserve plusieurs surprises, apportant des éléments narratifs uniques à ce conte classique. Après avoir visionné les cinématiques bien chorégraphiées et exploré les histoires des personnages, je me suis retrouvé profondément immergé dans la mythologie du jeu.
Chaque personnage rencontré et chaque Yaoguai affronté possède ses propres idéologies et motivations, ce qui enrichit l’expérience de jeu. Vous pouvez également consulter la section Portraits dans le jeu pour découvrir l’histoire de chaque personnage et ennemi, ce qui contribue à étoffer l’univers de Black Myth: Wukong.
J’ai particulièrement apprécié les zones de méditation du jeu, où la caméra offre des prises de vue épiques des environnements. Cela rappelle les mécaniques de libération de tours dans des jeux comme Far Cry, permettant d’explorer ces zones et d’apprécier la riche histoire de la terre.
Une Mécanique de Jeu Accessible avec des Niveaux Linéaires
Black Myth: Wukong n’est pas un jeu en monde ouvert et propose principalement une progression linéaire, avec quelques zones plus vastes offrant des chemins alternatifs. Vous commencez un niveau, combattez des ennemis mineurs, collectez des butins, affrontez un Yaoguai Chef ou Roi, et recommencez, ce qui donne parfois une impression de course aux boss (nous y reviendrons plus tard).
Il existe une barrière invisible qui empêche votre personnage de sortir des limites d’un chemin. Bien que certaines zones semblent accessibles pour trouver un coffre ou un butin, cette barrière vous bloque, signalant une zone hors limites, ce qui peut devenir frustrant. Cela s’est particulièrement ressenti lorsque le boss a sauté derrière un mur invisible en plein combat, rendant ses attaques efficaces contre vous, tandis que les vôtres ne l’étaient pas.
En ce qui concerne la difficulté, elle n’atteint pas le niveau des jeux de type soulslike comme Dark Souls ou Elden Ring, et reste assez gérable. C’est un mélange de God of War et Sekiro, donc pas de traumatisme ici. Cependant, la difficulté augmente considérablement au fur et à mesure de votre progression, surtout après le chapitre 2, mais cela reste moins éprouvant que les jeux de FromSoftware.
Des Affrontements Épiques de Boss à Chaque Étape
Le jeu propose plus de 60 boss, enchaînant les combats de boss les uns après les autres. Les monstres du jeu sont classés en trois catégories : les Yaoguai Moins, qui sont les ennemis ordinaires, les Yaoguai Chefs, qui sont des mini-boss, et les Yaoguai Rois, qui représentent les principaux boss d’une carte. De plus, vous pouvez découvrir des boss cachés en accomplissant certaines tâches, récompensant ainsi votre exploration.
Les designs des monstres sont impressionnants, chacun étant unique et souvent surpassant ce que FromSoftware a proposé jusqu’à présent. Chaque boss est inspiré de créatures mythologiques chinoises, avec des histoires détaillées qui établissent leur lore et leurs motivations.
Chaque boss possède un schéma d’attaque unique que vous devrez apprendre pour bien chronométrer vos esquives et vos frappes. Bien qu’il n’y ait pas de parade basée sur les armes dans le jeu de base, j’ai pu utiliser d’autres mécanismes de blocage comme les rotations de bâton pour contrer les projectiles, le sort de peau de pierre, et la capacité de voir à travers les attaques ennemies en position d’impact.
Esquiver consomme également une quantité modérée d’endurance, et effectuer une esquive au dernier moment déclenche un Perfect Dodge, ralentissant temporairement le jeu et laissant une image rémanente du Destiné.
Une Exploration Captivante de Black Myth: Wukong
Le jeu propose également d’exploiter des environnements destructibles pour prendre l’avantage lors des combats contre les boss. J’ai trouvé particulièrement divertissant de voir un boss charger vers moi alors que j’exécutais une esquive parfaite juste à temps, le laissant percuter un pilier, ce qui a causé un étourdissement au boss lui-même.
Variété d’Armures, d’Armes et de Sorts pour un Combat Dynamique
Le jeu propose une large gamme d’armures, chacune offrant des bonus de set d’équipement. Vous pouvez créer des armures en utilisant les matériaux que vous trouvez en explorant la carte ou en vainquant des ennemis. Chaque type d’armure confère des buffs uniques tout en protégeant contre les effets de statut infligés par les adversaires.
Les effets de statut sont désignés comme les Quatre Malédictions dans Black Myth: Wukong, représentant le Gel, le Poison, l’Électrocution et l’Incendie. Ces effets s’accumulent progressivement en fonction de la durée d’exposition de votre personnage. J’ai apprécié la manière dont le jeu équilibre ces effets mortels avec des potions qui les annulent ou des résistances que vous pouvez développer en allouant des points.
En parlant de points, ils sont appelés étincelles dans le jeu, que vous accumulez en battant des ennemis. Ces points peuvent être investis dans d’immenses arbres de compétences pour chaque mécanique. Ils aident à éveiller des capacités latentes, à améliorer les statistiques et à débloquer diverses postures de bâton pour le Destiné.
Les différentes postures de bâton ne sont pas seulement esthétiques. J’ai découvert que chaque posture possède des mécaniques uniques et devient utile dans divers scénarios. C’était amusant de voir chaque posture avoir une attaque lourde/chargée distincte, et vous pouvez changer de posture rapidement, ce qui est intuitif.
Par exemple, si un boss effectue de nombreuses attaques de zone au sol, vous pouvez vous percher haut sur votre bâton pour les éviter. La mécanique de concentration ajoute une autre dimension aux postures, car elle vous permet de charger instantanément la capacité unique d’une posture.
Connaître tous les outils à votre disposition rend les combats de boss plus engageants et l’expérimentation avec différentes variations d’armes, ensembles d’armures et postures encore plus excitante.
Les sorts dans Black Myth: Wukong sont là où j’ai eu le plus de plaisir. Vous débloquez progressivement plusieurs sorts au fur et à mesure de votre progression dans l’histoire et pouvez en assigner quatre à la fois pour les utiliser en combat.
Ces sorts deviennent des capacités essentielles qui consomment du Mana, mais peuvent renverser le cours d’une bataille lorsqu’ils sont utilisés avec une planification adéquate. Je me suis souvent retrouvé à perdre des combats en essayant d’utiliser tous mes sorts dès le début, me laissant sans atout pour le reste du combat.
Une Pléthore de Transformations à Explorer
Les sorts ne sont même pas le point culminant du système de combat de Black Myth: Wukong, c’est plutôt les transformations. Il existe une vaste liste de transformations que le Destiné peut utiliser pour submerger l’ennemi. J’ai expérimenté trois types différents de transformations dans le jeu.
Le premier type de transformation est axé sur l’exploration d’une zone en se transformant en animal, comme on le voit dans les bandes-annonces. Vous pourrez utiliser ces transformations dans certaines cartes et après des événements spécifiques de l’histoire. Je m’efforce de ne pas révéler de détails de l’intrigue pour garder cette critique sans spoilers.
Le deuxième type est une transformation ponctuelle appelée esprits, où le Destiné se transforme pour libérer une attaque unique en utilisant le Qi, puis revient à sa forme initiale. Vous pouvez collecter ces esprits en explorant les cartes et en rencontrant des ennemis uniques. Après avoir vaincu ces ennemis, vous pourrez capturer leurs esprits de manière similaire à une Poké Ball et vous transformer en ces créatures pour une durée limitée afin de libérer leur capacité signature. Une fois que le Qi se recharge, vous pouvez réutiliser ces transformations et les améliorer via des sanctuaires.
Le troisième type de transformation persiste plus longtemps car il consomme du mana pour s’activer. J’ai pu maintenir ces transformations en battant des boss Yaoguai et en prenant leur forme à volonté. Le Destiné peut utiliser des ensembles de mouvements spécifiques de cette transformation contre les ennemis. La durée de ces transformations dépend de la Force, qui diminue progressivement, ainsi que de la quantité de dégâts subis. Vous pouvez également revenir à la forme du Destiné à la demande.
Une Conception Sonore et Visuelle Éblouissante
Black Myth: Wukong se distingue par son esthétique visuelle impressionnante et sa conception sonore immersive, créant une atmosphère captivante qui enrichit l’expérience de jeu. Les effets sonores et la musique s’harmonisent parfaitement avec les actions à l’écran, rendant chaque combat et chaque exploration encore plus engageants.
Le doublage vocal dans le jeu est tout simplement remarquable. J’ai expérimenté le jeu avec les voix en chinois et en anglais, et j’ai trouvé que la version chinoise était légèrement supérieure à la version anglaise, bien que les deux soient de très bonne qualité. Les dialogues des personnages sont imprégnés d’émotions, et les répliques des boss en plein combat offrent un aperçu percutant de leurs motivations et de leur psychologie.
En plus du doublage, le design sonore du jeu est une expérience incroyable. Chaque impact du bâton sur l’ennemi est satisfaisant à entendre. De même, il y a un son distinct pour chaque coup critique réussi, chaque esquive parfaite, la disponibilité des sorts, et chaque étape de l’attaque lourde du bâton. Ces indications sonores fournissent des informations cruciales sur le combat, vous permettant de planifier votre prochaine action sans avoir à consulter l’interface utilisateur.
Je ne peux même pas compter le nombre de fois où j’ai accompagné la musique du jeu de la tête, même sans comprendre les paroles. Tout cela semble authentique, bien intégré avec passion, et s’harmonise parfaitement avec l’univers ancien chinois du jeu.
Esthétique et Performance
Les biomes, le design des personnages, les environnements et les boss du jeu semblent être réalisés avec une précision remarquable. Le choix de GameScience de passer à Unreal Engine 5 depuis UE4 s’avère très bénéfique, comme en témoigne son utilisation. Le bruit des objets destructibles se brisant sous les coups est particulièrement gratifiant. Les effets d’eau et les reflets de surface sont déjà impressionnants, mais peuvent être encore améliorés grâce au Ray Tracing.
Le paysage, parsemé de feuilles tombées, se déplace lorsque votre personnage court. Les conditions météorologiques influencent à la fois l’apparence et le son, créant un spectacle à couper le souffle pour tous les joueurs. Il est impossible de ne pas souligner la beauté des niveaux que vous découvrirez dans Black Myth: Wukong.
J’ai testé la version de Black Myth: Wukong sur mon ordinateur portable équipé d’un Intel i7-11800H, d’une Nvidia RTX 3070 et de 32 Go de RAM. J’ai pu maintenir un taux de 55-60 FPS à une résolution de 2560X1600 avec DLSS activé et un mélange de paramètres allant de moyens à très élevés. Le jeu intègre également la dernière version de l’upscaler FSR d’AMD avec génération de frames, ce qui est une excellente nouvelle pour les amateurs de performances.
Conclusion de la Critique de Black Myth: Wukong
Pour conclure ma critique de Black Myth: Wukong, un seul mot résume l’expérience de jeu : chef-d’œuvre. Il semble que GameScience ait réussi un coup de maître dans sa première incursion dans le domaine des jeux AAA. Ce jeu regorge de contenu, rendant une partie en New Game+ presque indispensable, surtout si vous souhaitez découvrir tous les secrets et vivre toutes les fins.
Cependant, quelques éléments empêchent Black Myth: Wukong d’atteindre la perfection, comme des murs invisibles inutiles, quelques bugs, et une surcharge de boss à certains moments. Cela ne m’a pas empêché, moi qui ne suis pas un grand fan du genre soulslike, de passer plus de 40 heures sur le jeu.
La réinterprétation de cette célèbre histoire chinoise est réussie, mes yeux étaient rivés à l’écran lors de chaque scène animée et in-game. L’immersion était totale, et la satisfaction de surmonter chaque défi après un boss était d’autant plus gratifiante. Je donnerais à Black Myth: Wukong une note solide de 9/10 et j’attends avec impatience plus de contenu pour ce jeu ainsi que d’autres sorties de GameScience.