Une Évolution Audacieuse de Peter Cat Recording Co.
Après une longue attente, le groupe Peter Cat Recording Co. revient avec son nouvel album, intitulé ‘BETA’, qui fait suite à leur remarquable deuxième opus, ‘Bismillah’, sorti en 2019. Ce dernier avait été salué comme l’une des sorties les plus innovantes de l’année. Leurs compositions, qui allient des sonorités nostalgiques à une touche personnelle, créent une atmosphère unique où le bruit transculturel et les voix inspirées des années 50 se marient de manière inattendue mais harmonieuse. Forts de plusieurs tournées internationales et d’une période de pandémie derrière eux, les cinq membres du groupe nous offrent une suite captivante de leur style pop distinctif. CLASH est ravi d’annoncer que cet album est tout aussi fluide et cinématographique que leurs précédents travaux.
Une Ouverture Psychedelique
Le morceau d’ouverture, ‘Flowers’, commence par des sons de tonnerre distordus avant de se transformer en vagues de sitar, de saxophone et de voix manipulées. Dès le début, il est évident que le groupe s’oriente vers des éléments plus psychédéliques, soutenus par une couverture d’album visuellement saisissante. Après une introduction digne d’un film Bollywood, le premier single ‘People Never Change’ démontre la capacité du groupe à créer des mélodies accrocheuses, tout comme ‘Floated By’ de leur premier album. Cette fois-ci, PCRC mise sur des synthétiseurs dynamiques et une utilisation plus audacieuse du studio comme instrument. C’est un véritable hymne qui mérite d’être écouté à plein volume sous le soleil.
Des Influences Variées
Dans ‘Foolmuse’, le groupe adopte un groove rock soul qui rappelle celui des Alabama Shakes, avec Kartik Pillai modifiant son style vocal pour quelque chose de plus direct et désireux. Ce changement subtil empêche l’album de devenir répétitif. ‘Black and White’ débute par un bruit cosmique qui pourrait provenir de l’album ‘Loveless’ de my bloody valentine, avant de se transformer en une chanson funk décalée avec des rythmes disco et des claviers rave. Dans d’autres mains, cela pourrait donner un mélange chaotique de genres, mais PCRC possède une vibe intrinsèque qui agit comme un liant apaisant pour chaque morceau.
Une Exploration Intime
La seconde moitié de l’album, notamment avec ‘I Deny Me’ et ‘Control Room’, voit le groupe embrasser un style indie plus détendu, réduisant la durée des morceaux à trois minutes et laissant la guitare acoustique prendre les devants. Ces titres évoquent l’âge d’or de l’indie folk des années 2000 tout en intégrant des instruments indiens et, comme toujours, une touche cinématographique. Le groupe a souligné que leur musique est créée dans un esprit DIY, avec des enregistrements réalisés dans des cottages abandonnés et des studios improvisés. Cela témoigne du talent et de la créativité du quintette, car le produit final sonne tout sauf brut. Un élément d’étrangeté est toujours présent, avec des enregistrements audio de l’environnement ajoutés aux mondes miniatures qu’ils ont créés dans leurs chansons.
Une Production Luxuriante
Avec l’expérience de Sawhney dans une école de cinéma, il n’est pas surprenant que cet album amplifie la mélancolie picturale de ‘Bismillah’. ‘BETA’ est un ensemble magnifiquement produit et d’une confiance rare, d’un groupe qui prend le temps de faire les choses à sa manière. Mettez-le en marche et laissez les mélodies vous envelopper.
Note : 8/10