Moteur Hemi

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Lorsque l’on ⁢évoque le terme « hemi », il est courant de penser immédiatement à Chrysler. Bien que⁣ Chrysler ne soit pas l’inventeur du moteur à chambre de⁣ combustion hémisphérique — un​ honneur attribué à Allie Ray Welch en 1901 — la marque a su populariser ce design​ unique dans ses voitures de⁢ production près de‌ cinquante ans plus​ tard. Depuis l’introduction du V8⁢ « FirePower », Chrysler ​a ‌perfectionné⁤ sa formule hémisphérique à travers trois générations et 73 ans, établissant un lien presque indissociable entre la​ marque et ce type de moteur. Il est​ important de noter que « HEMI »‍ en lettres majuscules désigne la marque de moteur de Chrysler, tandis ‌que « hemi » est une abréviation pour tout moteur hémisphérique.

Peu de gens savent que de nombreuses marques, dont les noms sont familiers, ont également tenté de produire des moteurs à chambre de combustion hémisphérique.

Mais qu’est-ce ​qu’un moteur hémisphérique ? En essence, il s’agit d’un design de chambre de⁢ combustion unique qui offre plusieurs avantages. Contrairement ‌aux moteurs traditionnels, les moteurs hémisphériques possèdent des ‍chambres de combustion en forme de demi-dôme. Cette conception modifiée​ présente de nombreux bénéfices en termes d’efficacité et de performance. Les moteurs hémisphériques utilisent généralement des bougies d’allumage montées au centre supérieur, ce qui réduit le temps nécessaire à l’air et au mélange de carburant pour brûler une ⁤fois enflammés, améliorant ainsi ​l’efficacité de la combustion. De plus, cette forme permet d’installer des soupapes d’admission⁤ et d’échappement plus larges que la normale, offrant ‍un meilleur flux dans la culasse par rapport à d’autres types de moteurs. Ces avantages ont ​été des arguments de vente majeurs lors du lancement de la gamme HEMI de Chrysler et continuent de l’être aujourd’hui. L’attrait du design hémisphérique a incité de‌ nombreux fabricants,‍ y compris Chevrolet, Oldsmobile et même Fiat, à suivre cette tendance.

Moteur Chevrolet Hemi 302 Crossram

Chevrolet 302 Crossram

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À la fin des années 1960, la rivalité entre Ford, GM et Chrysler atteignait son​ paroxysme, tant sur les circuits de drag que dans les​ rues. Cette compétition s’est intensifiée avec l’avènement‍ de l’ère des pony cars en 1964, qui est rapidement devenue l’un des segments⁢ de véhicules les plus prisés aux États-Unis. Cependant, jusqu’à la fin de la​ décennie, il n’existait pas de série⁢ de courses dédiée pour que les ⁤Big Three puissent‌ exhiber leurs machines⁣ sur des circuits renommés. Cela a changé avec le ⁢lancement de la série SCCA Trans-Am en 1966. ⁤Au départ,⁢ Ford dominait la catégorie des 5,0 litres, remportant le championnat avec la légendaire Mustang.‍ Ford a également remporté le titre de constructeur en 1967, bien que la ‌concurrence des équipes Chevy avec leurs Camaro ​Z/28 se soit ‌intensifiée.

Pour‌ 1968, GM souhaitait renverser ⁢les champions en titre⁤ et a déployé des efforts considérables pour y parvenir. La Camaro Z/28 a été spécifiquement conçue pour rivaliser avec Ford et​ Chrysler sur la piste, avec un V8 de 302 pouces cubes ‌comme ‍moteur. Bien que Mark Donohue⁤ ait dominé le terrain lors des ​saisons 1968 et 1969 avec un‌ petit bloc Chevy de 302 sous le capot, ⁢il était impossible de prévoir ce ‍succès à la fin de ‍la saison 1967.⁣ Ainsi, l’équipe d’ingénierie de ‍Chevy a commencé à concevoir un petit bloc expérimental de 302 ⁣avec des chambres⁣ de combustion hémisphériques, des ⁤pistons révisés, ‌un arbre à cames hémisphérique, des couvre-culasses en magnésium et une admission crossram à haut débit. ⁤ce moteur hémisphérique expérimental n’a jamais été nécessaire, car le standard Chevy 302 a‌ très bien réussi à garder‌ les Ford derrière lui dans la Trans Am pendant⁣ de⁤ nombreuses années. En conséquence, il⁢ n’existe qu’un seul exemplaire de ce moteur.

Moteur V8 Oldsmobile W-43

Bien que son nom évoque le passé, Oldsmobile a été ​l’un des constructeurs⁢ automobiles américains les plus novateurs du XXe siècle. De nombreuses avancées technologiques que nous considérons aujourd’hui comme acquises⁢ dans les véhicules modernes ont été⁤ introduites‍ par Oldsmobile avant qu’elles ne deviennent courantes. Parmi⁤ les innovations marquantes de la‌ marque, on trouve les compteurs de⁣ vitesse, les pare-brises de série, les transmissions automatiques et les moteurs ⁣turbocompressés en production. En​ matière de technologie moteur, Oldsmobile est également reconnu pour avoir ⁣conçu le premier moteur V8 monobloc ⁤en 1929 et le premier V8 à soupapes⁣ en tête à ​haute compression en 1949 avec le célèbre Rocket V8.

Avec‌ un tel héritage d’innovation, il n’est pas surprenant qu’Oldsmobile ait cherché à maintenir cette dynamique durant l’ère des muscle cars des années 1960, une période où tous les fabricants américains expérimentaient des technologies de moteur non conventionnelles pour⁢ devancer la​ concurrence. À la fin de cette décennie, le ⁢Chrysler 426‌ HEMI ⁤dominait encore les routes et les ‌circuits, ce qui n’était pas du‌ goût d’Oldsmobile. En réponse, la marque a⁢ commencé à développer en secret un moteur expérimental, connu sous le nom de code W-43,‍ dans le but de détrôner Mopar.

Un⁣ des principaux⁤ inconvénients des moteurs HEMI est leur incapacité à accueillir quatre soupapes par cylindre en raison des angles extrêmes des soupapes nécessaires. Cependant, en conservant ⁤l’approche d’un design HEMI, Oldsmobile​ a conçu des culasses ‍pour ‌le W-43 avec une forme pentagonale, permettant ainsi d’intégrer quatre soupapes par cylindre. De plus, Oldsmobile a utilisé des pistons bombés pour ce moteur, avec des bougies d’allumage montées au centre, à l’instar ⁣d’un HEMI traditionnel. Le W-43, d’une⁢ cylindrée ‌de 455 pouces cubes, ‌aurait été capable de développer une puissance impressionnante de​ 440 chevaux. Malgré son ‍potentiel, le projet expérimental a été abandonné avant ⁤d’atteindre la production, en raison de lois sur les émissions⁢ de plus en ‍plus strictes au début des années 1970.

Moteur ⁣quatre cylindres HEMI‍ Fiat 16L

Il est difficile d’imaginer une antithèse spirituelle ‍plus marquée pour Chrysler ⁢que Fiat,⁤ surtout dans les ‍années 1960, lorsque Chrysler produisait des ​muscle ‍cars puissants comme la Dodge Charger, tandis que Fiat se concentrait sur des modèles comme la 500.‍ la ​raison a prévalu, avec Fiat qui a acquis Chrysler en 2014. Bien que Fiat soit ⁢aujourd’hui reconnu pour ses voitures électriques compactes, du moins aux États-Unis, ​son​ histoire est riche de succès en compétition automobile, tant de manière indépendante qu’avec l’aide de Carlo Abarth. L’un des premiers succès majeurs de la marque italienne en ⁣sport automobile remonte à 1907, près d’un ‍demi-siècle avant que la Formule 1 ​ne devienne une série de courses officielle.

Avant qu’un​ championnat ‌de course ne soit ⁤organisé par un organisme de réglementation officiel, des fabricants automobiles ‌du monde entier, principalement d’Italie​ et de France, ‍ont commencé à⁢ se défier pour voir qui pouvait​ créer la voiture la plus​ rapide sur les circuits d’Europe et des⁢ États-Unis.​ Fiat⁤ a été l’un des premiers constructeurs ​à participer, prenant part à sa ‍première compétition…

L’Ascension⁤ de Fiat dans les Courses de Grand ⁣Prix

Au début du​ XXe siècle, les fabricants français ‌dominaient le monde des courses de Grand ⁣Prix, incitant les entreprises italiennes à intensifier leurs efforts. Fiat a répondu à ce défi en ​lançant son modèle de 1907, la 130HP F-2. Ce⁢ véhicule était équipé d’un impressionnant moteur quatre cylindres de 16 ⁢litres, capable de développer 130 chevaux, soit plus⁢ du ​double de la puissance de son prédécesseur, la Fiat 60‌ HP. Ce moteur colossal⁤ intégrait des technologies novatrices telles que des chambres de combustion hémisphériques, des soupapes en tête et un système d’allumage Simms-Bosch. Lors de la course Targa⁣ Florio de 1907 en Sicile, la 130HP F-2 a​ surclassé‍ tous ses concurrents, propulsant Fiat au rang des grands noms des courses de Grand Prix.

L’Ingénierie du Moteur V de Toyota

Dans les années 1960, le succès des moteurs⁤ HEMI de Chrysler a eu un impact mondial, atteignant même le Japon. À cette époque, Toyota, qui n’existait que depuis 30 ​ans, s’était déjà imposée sur le​ marché automobile ​international. Observant la ⁤popularité des ⁢voitures imposantes aux États-Unis, Toyota a décidé⁣ de‌ concevoir un modèle similaire, entièrement fabriqué au Japon. Ce véhicule, baptisé Crown 8 lors de son lancement en⁤ 1964, a rencontré un obstacle majeur : l’absence d’un moteur adéquat.

Avant la création de la Crown Eight, aucun constructeur japonais n’avait produit de moteur V8 en série. Pour y remédier, Toyota s’est inspiré de plusieurs moteurs V8 américains et a fait appel à une équipe de Yamaha pour l’assistance technique. Le résultat fut le moteur​ Toyota V, un V8 en aluminium avec des chambres de⁣ combustion hémisphériques et un rapport de compression élevé de 9.0:1. Bien que sa cylindrée ne soit que de 2,6 litres, produisant seulement 114 chevaux, il a bien servi la Crown 8,⁢ avant d’être ⁤retravaillé pour atteindre 148 chevaux dans la célèbre Toyota Century en 1967. Des ⁣variantes de ce moteur ‍continueraient à ⁤équiper les‌ véhicules Toyota jusqu’en 1997.

Le Moteur à Plat à Air Refroidi de Porsche

Bien que l’on associe souvent les chambres de combustion​ hémisphériques aux États-Unis, l’Allemagne ⁤abrite également un constructeur automobile emblématique qui ‌a une longue histoire avec ces moteurs : Porsche. En effet, les chambres de combustion hémisphériques ont été intégrées dans le moteur ⁣le plus emblématique de Porsche, le flat-six refroidi par air, pendant plus de trois décennies.

Porsche est réputée pour ses améliorations progressives et son attachement à son‌ héritage, et l’utilisation du moteur⁢ boxer en est un parfait exemple. L’histoire des moteurs à plat de Porsche remonte à la Volkswagen‌ Coccinelle, qui était équipée​ d’un moteur à plat quatre cylindres de 1,1 litre, produisant ‍35 chevaux. Lancée‍ pendant la⁤ Seconde Guerre mondiale, la Coccinelle a bénéficié d’un moteur au fonctionnement fluide, ⁢d’une excellente efficacité thermique et d’un centre de gravité abaissé, améliorant​ ainsi la maniabilité et la sécurité. Ce design a été maintenu dans les premières voitures ​de Porsche, comme la 356, jusqu’en 1993.

En 1963, une version six cylindres du⁣ moteur à plat a été introduite dans la Porsche 901, qui a‍ ensuite été renommée 911.‌ Le célèbre ingénieur de Porsche,‌ Hans Mezger, a conçu ce ⁢moteur, qui comportait des chambres de combustion hémisphériques et des​ culasses SOHC.⁣ Bien que le terme « hémisphérique » ne ‍soit pas tout à fait exact, car les chambres de combustion du flat-six de Porsche ne représentaient techniquement que 30 % d’une sphère, cela a permis d’optimiser l’efficacité de la combustion.

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