Les Prix Ig Nobel : Un Hommage à l’Absurdite Scientifique
Introduction aux Prix Ig Nobel
À l’approche de la remise des Prix Nobel, il est essentiel de ne pas négliger les distinctions attribuées par le petit frère espiègle des Nobel, les Prix Ig Nobel. Cette cérémonie satirique, organisée chaque année depuis 1991 par le magazine humoristique scientifique Annals of Improbable Research, a pour but de mettre en lumière des recherches qui font rire avant de faire réfléchir. En d’autres termes, elle célèbre l’absurde, le trivial et l’insensé.
Une Célébration de l’Inattendu
Les lauréats reçoivent des trophées kitsch, cette année un simple document attestant de leur victoire, ainsi qu’une somme symbolique de 10 trillions de dollars zimbabwéens, une monnaie désormais obsolète connue pour son hyperinflation. Des lauréats du Prix Nobel en personne remettent ces prix, et leur enthousiasme est palpable.
Retour à l’Origine
La cérémonie de cette année a eu lieu au Massachusetts Institute of Technology, marquant un retour à ses racines après quatre années de remise des prix en ligne en raison de la pandémie. Le thème choisi, « La Loi de Murphy », a suscité des applaudissements à chaque mention, une tradition bien établie qui reflète le caractère souvent chaotique de l’événement.
Les Lauréats de 2023
Voici la liste des lauréats, présentée pour vos recherches sérieuses :
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Prix de la Paix : B.F. Skinner, pour ses expériences visant à évaluer la possibilité d’utiliser des pigeons vivants dans des missiles pour guider leur trajectoire. « Pigeons dans un pélican, » American Psychologist, vol. 15, no. 1, 1960.
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Prix de Botanique : Jacob White et Felipe Yamashita, pour avoir découvert que certaines plantes réelles imitent les formes de plantes artificielles voisines. « Boquila trifoliolata imite les feuilles d’une plante hôte en plastique, » Plant Signaling and Behavior, vol. 17, no. 1, 2022.
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Prix d’Anatomie : Marjolaine Willems et al., pour avoir étudié si les cheveux des habitants de l’hémisphère nord tournent dans la même direction que ceux de l’hémisphère sud. « Déterminisme génétique et influence hémisphérique dans la formation des tourbillons capillaires, » Journal of Stomatology, Oral and Maxillofacial Surgery, vol. 125, no. 2, avril 2024.
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Prix de Médecine : Lieven A. Schenk, Tahmine Fadai et Christian Büchel, pour avoir démontré que des médicaments fictifs provoquant des effets secondaires douloureux peuvent être plus efficaces que ceux qui n’en provoquent pas. « Comment les effets secondaires peuvent améliorer l’efficacité du traitement : un essai randomisé, » Brain, vol. 147, no. 8, août 2024.
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Prix de Physique : James C. Liao, pour avoir expliqué les capacités de nage d’une truite morte. « Contrôle neuromusculaire de la nage de la truite dans une rue de vortex : implications pour l’économie d’énergie pendant la démarche de Kármán, » The Journal of Experimental Biology, vol. 207, 2004.
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Prix de Physiologie : Ryo Okabe et al., pour avoir découvert que de nombreux mammifères peuvent respirer par l’anus. « La ventilation entérale des mammifères améliore l’insuffisance respiratoire, » Med, vol. 2, 11 juin 2021.
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Prix de Probabilité : František Bartoš et al., pour avoir prouvé, tant théoriquement que par 350 757 expériences, qu’un lancer de pièce a tendance à retomber sur le même côté que celui sur lequel il a été lancé. « Les pièces équitables ont tendance à retomber sur le même côté qu’elles ont commencé : preuves de 350 757 lancers, » arXiv 2310.04153, 2023.
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Prix de Chimie : Tess Heeremans, Antoine Deblais, Daniel Bonn et Sander Woutersen, pour avoir utilisé la chromatographie pour séparer des vers ivres et sobres. « Séparation chromatographique de mélanges de vers polymères actifs par longueur de contour et activité, » Science Advances, vol. 8, no. 23, 2022.
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Prix de Biologie : Fordyce Ely et William E. Petersen, pour avoir fait exploser un sac en papier à côté d’un chat se tenant sur le dos d’une vache, afin d’explorer comment et quand les vaches expulsent leur lait. « Facteurs impliqués dans l’éjection du lait, » Journal of Dairy Science, vol. 3, 1941.
Conclusion
Ces découvertes inattendues nous rappellent que même les idées les plus farfelues peuvent avoir un fondement scientifique. Nous attendons avec impatience les études complémentaires sur la respiration par l’anus, qui, avouons-le, est une avancée bien plus moderne que les pratiques médicales du XVIIIe siècle, où l’on tentait de réanimer les morts en leur insufflant de la fumée de tabac. Heureusement, nous avons évolué vers des méthodes plus efficaces, comme les défibrillateurs.