Technologie
VSParticle : Une Révolution dans la Découverte de Matériaux
La société VSParticle, basée à Delft, a récemment levé 6,5 millions d’euros pour accélérer la découverte de nouveaux matériaux destinés à des solutions industrielles, notamment la production d’hydrogène vert.
Réduire le Temps de Découverte des Matériaux
Traditionnellement, la découverte de nouveaux matériaux en laboratoire peut prendre près d’une décennie, voire plus. VSParticle s’efforce de transformer cette réalité en réduisant ce délai à seulement un an.
Pour atteindre cet objectif, l’entreprise exploite les avancées de la nanotechnologie. Elle conçoit des outils capables de décomposer, synthétiser et manipuler des matériaux à l’échelle nanométrique. Les nanoparticules, qui sont des particules inorganiques à cette échelle, possèdent des propriétés uniques qui, lorsqu’elles sont combinées, peuvent donner naissance à des matériaux innovants.
Outils Innovants pour la Recherche
La startup propose une gamme d’outils pour la génération, la synthèse, le dépôt et le prototypage automatisés de nanoparticules. Ces outils permettent aux chercheurs et aux équipes de R&D commerciales d’explorer la création de nouveaux matériaux. L’intégration d’outils computationnels avancés dans ces processus accélère également l’identification et l’optimisation de matériaux inédits.
Aaike van Vugt, co-fondateur et PDG de VSParticle, souligne que cette approche facilite la transition des laboratoires vers des applications concrètes et la production à grande échelle.
« Cela nous permet de réduire le temps de découverte des matériaux d’une décennie à seulement un an », a déclaré van Vugt.
Le VSP-P1 : Une Imprimante Nanotechnologique de Pointe
Le produit phare de l’entreprise, l’imprimante nanotechnologique VSP-P1, est déjà utilisée par plusieurs équipes de recherche à travers le monde, y compris à l’Université de la Sorbonne à Abou Dhabi et à l’Institut néerlandais de recherche fondamentale sur l’énergie.
Cette imprimante ne se contente pas de générer des nanoparticules, elle peut également les imprimer directement dans un nouveau produit ou les intégrer comme fonctionnalités supplémentaires « d’une simple pression sur un bouton », selon van Vugt.
Elle est dotée d’une interface utilisateur qui permet aux chercheurs de modifier facilement les paramètres et d’expérimenter avec différentes configurations de matériaux, rendant ainsi possible des tests et des ajustements rapides de diverses compositions.
Applications Énergétiques de la Technologie
La technologie de VSParticle trouve des applications variées, allant des capteurs aux dispositifs médicaux, mais elle est particulièrement adaptée aux solutions énergétiques durables.
Un exemple clé est la production d’hydrogène vert. Les couches de transport poreuses (PTL) revêtues de catalyseurs sont des éléments essentiels des électrolyseurs, qui jouent un rôle crucial dans la production d’hydrogène vert. La technologie de VSParticle permet la production en masse de PTL sans recourir à des matériaux rares comme le platine et l’iridium, généralement utilisés pour les catalyseurs.
L’entreprise affirme que ses imprimantes peuvent aider à créer de nouvelles combinaisons de matériaux pour les PTL, avec des économies potentielles de 10 fois sur les métaux rares, tels que l’iridium, et un développement plus rapide de nouveaux produits.
Perspectives d’Avenir
Selon la startup, les premiers composants utilisant sa technologie devraient arriver sur le marché d’ici 2027, ouvrant la voie à des produits finaux capables de soutenir l’expansion de la production d’hydrogène vert.
Avec ce nouveau financement, VSParticle prévoit de continuer à développer sa technologie, visant des imprimantes de nouvelle génération avec une capacité de production jusqu’à 100 fois supérieure. L’entreprise envisage également une expansion au Japon tout en renforçant sa présence en Europe et aux États-Unis.
La levée de fonds a été dirigée par NordicNinja, la plus grande société de capital-risque soutenue par des investisseurs japonais en Europe, ainsi que par Plural, un investisseur précédent. L’investisseur existant Hermann Hauser Investment a également participé. Cette injection de capital porte le financement total de la startup à 23,5 millions de dollars (21,5 millions d’euros).
« Moins de 1 % de tous les matériaux inorganiques possibles ont été exploités », a déclaré van Vugt. « L’objectif plus vaste de VSParticle est de débloquer les 99 % restants. »